Notre pays est confronté à une inflation alimentaire sans précédent. Depuis la guerre en Ukraine, les prix de l'alimentation ont en effet augmenté de 25 %, écrasant les ménages qui doivent de surcroît faire face à l'explosion du coût de l'énergie et notamment du carburant.
Cette inflation alimentaire a des conséquences dramatiques : les achats alimentaires sont en baisse, un Français sur six déclare ne pas manger à sa faim, un sur trois saute même des repas.
Malgré cette explosion des prix de l'alimentation, les agriculteurs français continuent de produire en dessous de leur coût de revient, un tiers d'entre eux vivent avec moins de 500 euros par mois, les exploitations décapitalisent et les productions s'effondrent, laissant place à des importations en constante augmentation.
Ce résultat catastrophique, c'est le vôtre. Les deux lois Egalim – la première, de 2018, pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, et la deuxième, de 2021, visant à protéger la rémunération des agriculteurs –, auxquelles on peut ajouter la loi dite Descrozaille de 2023 visant à renforcer l'équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs, ont imposé de nouvelles contraintes aux agriculteurs et n'ont permis de couvrir que très partiellement l'augmentation de leurs charges. Ils ne vivent toujours pas de leur métier.
Ces trois lois auront montré leur réelle efficacité sur un seul point : l'accélération de l'inflation alimentaire dans des proportions considérables. En effet, vous avez accepté le principe intrinsèquement inflationniste de l'augmentation du prix pour le consommateur afin de mieux rémunérer le producteur.
Vous êtes ainsi passés à côté de l'éléphant au milieu du couloir que représentent les marges abusives des industriels et de la grande distribution, qui tuent les agriculteurs et asphyxient les consommateurs, ce qu'a toujours dénoncé, contre vents et marées, le Rassemblement national. En refusant de remettre en question ces marges abusives, vous avez même renvoyé dos à dos agriculteurs et consommateurs au sein de cette équation infernale dans laquelle il n'y aurait pas d'autre choix que de sacrifier l'un pour aider l'autre.