Par cette proposition de résolution, nous voulons une fois de plus appeler l'attention de la représentation nationale sur les effets du changement climatique. Beaucoup de choses très intéressantes ont déjà été dites par mes collègues de la NUPES, notamment du groupe La France insoumise. Aussi vais-je concentrer mon propos sur le bassin du sud-ouest de l'océan Indien, notre France de l'océan Indien, où l'élévation moyenne du niveau de la mer est d'environ 5 millimètres par an, soit plus de 14 centimètres depuis 1993, selon Météo-France. D'ici à 2100, le niveau de la mer pourrait augmenter de 60 centimètres à 1 mètre.
Imaginez les conséquences. Pour La Réunion, quatre zones pourraient être submergées : Bel-Air à Saint-Louis ; le centre-ville de Sainte-Suzanne ; le littoral de Saint-Benoît et le littoral de Saint-Paul. Un tel phénomène qui pourrait être aggravé en cas de tsunami.
À horizon 2100, la température pourrait augmenter de 1 à 3,5 degrés Celsius. Ce n'est pas sans conséquence sur les cyclones – ils ne seront pas plus nombreux, mais beaucoup plus puissants. Heureusement, Mayotte n'est pas vraiment sur la trajectoire des cyclones tropicaux, car si un tel phénomène s'abattait sur l'île aux parfums, les dégâts humains et matériels seraient particulièrement catastrophiques.
Les périodes de forte pluie nous démontrent déjà la fragilité de ce 101
Pour ce qui est des précipitations à La Réunion, selon Météo-France, nous avons connu ces dernières années une baisse de 2 à 4 % des pluies, ce qui est à l'origine d'une crise aiguë de l'eau. La situation est certes encore plus grave à Mayotte. Mais paradoxalement, lors de fortes pluies, ce sont des lames d'eau qui s'abattent sur La Réunion. Nous détenons d'ailleurs quasiment tous les records mondiaux : 1 144 millimètres de pluie en douze heures ; 4 936 millimètres en quatre jours, ce qui représente, en comparaison, sept années et demie de pluie sur Paris ! Imaginez la scène !
Comment ne pas évoquer notre volcan, le piton de la Fournaise, un des volcans les plus actifs au monde. Lors de ses éruptions, il offre un magnifique spectacle. Mais lorsqu'il se met en colère, des laves jaillissent hors enclos, menaçant les villes de Sainte-Rose et de Saint-Philippe. Chacun a encore à l'esprit les éruptions de 1977 et de 1986.
À Mayotte, l'île a tremblé pendant plusieurs mois à compter du 10 mai 2018. Un an plus tard, les chercheurs ont découvert à cinquante kilomètres de l'île et à 3 500 mètres de profondeur un volcan crachant jusqu'à 400 mètres cubes de lave par seconde. Au cours de cette éruption sous-marine, Mayotte s'est déplacée de 24 centimètres vers l'est et s'est enfoncée de 19 centimètres.