Troisième priorité : répondre aux urgences. Il faut des moyens pour apporter des réponses rapides en cas de catastrophe, dont les conséquences humaines et économiques peuvent être dramatiques.
Quatrième priorité : se préparer, grâce à une vision à long terme. Si l'on conçoit des ouvrages inefficaces, on accroît les risques pour demain au prétexte de répondre aux besoins d'aujourd'hui : c'est de la maladaptation. On fait croire aux populations qu'elles sont en sécurité et qu'on peut continuer à urbaniser des zones qui vont devenir inhabitables. C'est mettre des vies en danger avec une légèreté impardonnable.
Comme cela a été souligné par le rapporteur et par de précédents orateurs, les territoires ultramarins sont encore victimes de fortes inégalités par rapport à la France hexagonale. La pauvreté, l'empoisonnement des terres par des polluants comme le chlordécone, les coupures de courant font partie intégrante du quotidien d'une partie de nos concitoyens. Les effets des catastrophes naturelles sont aggravés par leur vulnérabilité.
Je terminerai mon intervention par une citation de Malcom Ferdinand et Mélissa Manglou, tirée de leur article « Penser l'écologie politique depuis les outre-mer français » : « Malgré cette importance écologique, cette commune citoyenneté et ces histoires multiséculaires qui lient ces trois océans à l'Hexagone, il faut bien constater que les treize territoires des outre-mer français et leurs habitants perdurent à l'ombre de l'imaginaire politique de la France. Ceux-ci n'apparaissent à l'écran des habitants de l'Hexagone qu'en cas de mouvement social majeur, d'alerte sur une prétendue criminalité hors norme ou lors de catastrophes environnementales à l'image des cyclones Irma et Maria de 2017. Ce sont pourtant d'autres voix et genèses du souci écologique, d'autres conceptualisations, d'autres pensées […] qui restent assigné[e]s à l'ombre. »
Les territoires d'outre-mer peuvent devenir les pionniers d'une politique de justice écologique et sociale qui augmente la résilience et réduit les inégalités. Encore faut-il les écouter, les considérer et les respecter. C'est pourquoi le groupe Écologiste votera pour cette proposition de résolution.