…10 % des récifs coralliens et des lagons de la planète. Ils abritent 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires de la France.
Cette richesse, trop souvent absente de notre mémoire collective, est mise en danger par l'action humaine, par l'intermédiaire de projets climaticides ou du fait du changement climatique provoqué par l'être humain.
Cette mise en danger non seulement porte une grave atteinte à la biodiversité, mais elle fragilise les protections naturelles contre les aléas. Ainsi les barrières naturelles des sept îles guadeloupéennes – comme les coraux ou les mangroves – sont-elles pour partie détruites ou fortement dégradées, ce qui risque d'augmenter fortement les dommages provoqués par les catastrophes naturelles.
Même les falaises ne résistent plus toujours à la violence de l'océan. À Basse-Terre, elles s'effondrent sous la puissance de la mer ; à Poirier et à Sainte-Marie, on constate des éboulements en masse. Or lorsque la falaise s'effondre, les habitations s'effondrent avec elle.
Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes sont d'ores et déjà en situation de forte vulnérabilité du fait du réchauffement du climat. Environ 1 milliard de personnes pourraient vivre d'ici à 2050 dans des zones côtières menacées par la montée des eaux et les épisodes de submersion marine. Des zones entières de la Guadeloupe, de Saint-Martin, de Saint-Barthélemy, de Mayotte et de La Réunion risquent de devenir inhabitables dès 2040-2050 sous l'effet de la montée des eaux. Bien souvent, les personnes les plus menacées sont celles qui ont le moins contribué au réchauffement climatique.
Il y a donc urgence, et nous nous devons d'agir. La solidarité nationale suppose que nous fassions front, ensemble, pour protéger tous les territoires et tous les habitants.
Notre action doit être guidée par quatre priorités.
La première est de lutter drastiquement et fermement contre le réchauffement climatique. Nous avons déjà beaucoup trop attendu, mais si nous voulons protéger tous les Français, chaque dixième de degré, chaque tonne d'émission évitée compte.
Deuxième priorité : anticiper. La situation de Mayotte illustre les conséquences dramatiques de l'impréparation de l'État et le manque de considération dont souffrent les habitants des territoires ultramarins. Aucun préfet, aucun élu n'aurait osé apporter les mêmes réponses en France hexagonale.