…avait lancé l'alerte dans un avis rendu au nom de la commission des lois sur le programme Sécurité civile du projet de loi de finances pour 2022. Nous constatons, deux ans après, que les préconisations qu'il avait émises n'ont pas été suivies. Certaines d'entre elles étaient pourtant très importantes : accroître les moyens de la sécurité civile en outre-mer, développer les observatoires qui sont essentiels pour comprendre et anticiper la survenue d'événements climatiques, mettre à jour régulièrement les plans de prévention des risques (PPR) et les plans de réponse, en particulier les plans Orsec (organisation de la réponse de sécurité civile), créer une mission interministérielle pour intégrer au plus vite l'émergence du phénomène sismo-volcanique aux plans de prévention des risques et au plan Orsec, préfigurer la projection du secours national en cas d'événement majeur à Mayotte.
Tout cela a malheureusement fait pschitt.
Alors que la vie de nombre de nos concitoyens qui vivent en France, mais aux quatre coins du monde, peut soudainement basculer, le Gouvernement s'est rendu coupable d'une forme d'inertie. Je ne dis pas que rien n'a été fait. L'État a créé le plan séisme Antilles (PSA), il finance le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte, mais il n'y a pas eu cet emballement que les événements auraient rendu nécessaire, ni de convergence des décisions à prendre. Les conséquences en seront d'autant plus lourdes que les ultramarins, qui pâtissent de l'insularité de leur territoire, sont frappés par de graves difficultés socio-économiques qui les contraignent parfois à vivre dans des habitats précaires.
Le Gouvernement est également resté sourd à la promesse faite par Emmanuel Macron, à la suite de l'ouragan Irma qui a ravagé les Antilles françaises en 2017, de faire adopter une grande loi de prévention des risques naturels en outre-mer. Tout juste pouvons-nous noter que la loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, la loi « 3DS », a instauré à titre expérimental un état de calamité naturelle exceptionnelle en outre-mer, et qu'il fut créé une délégation interministérielle aux risques majeurs outre-mer (Dirmom), d'ailleurs supprimée depuis.
Soyons donc charitables : nous devons collectivement aider le Gouvernement à faire respecter les engagements du chef de l'État.