pourtant centrale en matière de sauvetage en mer. En effet, le redécoupage de ces zones en 2018 en a attribué une à la Libye. Or cet État failli n'a ni les moyens ni les compétences pour superviser des opérations de sauvetage dans une zone aussi élargie que la Méditerranée centrale, dans laquelle le plus grand nombre de passages sont enregistrés.
Chers collègues, si vous voulez trouver des passeurs, regardez plutôt du côté des garde-côtes libyens. C'est un État dont les ports ne peuvent être considérés comme sûrs selon les critères du Comité de la sécurité maritime. De nombreux actes de traite d'êtres humains et de torture ont été largement documentés par des chercheurs et les quelques ONG encore présentes sur place. Renvoyer des exilés en détresse en Libye est contraire au droit international. Pourtant, et la proposition de résolution que nous examinons demeure bien silencieuse à ce sujet, l'Union européenne valide ces manquements au droit international, au nom de l'externalisation des frontières.
Résoudre la crise de l'accueil en Europe et mettre fin à cette hécatombe en mer Méditerranée nécessitent, à notre sens, une politique européenne ambitieuse, fondée sur le strict respect du droit international, ainsi qu'une solidarité entre États européens afin de ne pas en laisser l'entière gestion à la Grèce ou à l'Italie, par exemple, comme nous le faisons depuis des années. Cela nécessite aussi, bien sûr, une révision de l'injuste règlement Dublin III.
De nombreuses raisons de rejeter cette proposition de résolution ont été évoquées, et je ne doute pas qu'il en existe d'autres pour lesquelles nous le ferons, avec détermination.