On ne peut ignorer une situation humanitaire aussi critique que celle qui prévaut en mer Méditerranée. Celle-ci est une route de migration majeure vers l'Europe : 90 000 personnes sont arrivées irrégulièrement par cette voie sur notre continent durant la seule année 2022. Surtout, 26 000 personnes – hommes, femmes et enfants – y ont perdu la vie depuis 2014, faisant de cette route migratoire la plus meurtrière du monde.
Nous soumettre cette motion de rejet préalable, c'est vouloir que nous ignorions cet enjeu et, au fond, que nous détournions le regard des drames qui se jouent au quotidien. Le groupe Horizons et apparentés ne peut s'y résoudre. Nous voterons donc contre la motion de rejet préalable, notamment par souci de cohérence, car nous voulons un Parlement qui agit.
Nous examinons actuellement en commission un texte majeur sur l'immigration, mais nous devons garder à l'esprit que le contrôle de celle-ci est également tributaire de la coopération bilatérale – avec les pays d'origine –, européenne – avec l'agence Frontex – et internationale, puisque nous avons signé différentes conventions sur le droit d'asile ou le secours en mer.
Cette proposition de résolution est un complément essentiel des travaux effectués par notre assemblée ces derniers jours. On ne peut décemment adopter une motion de rejet préalable qui condamnerait le sérieux de ces travaux.