Votre proposition de résolution, collègues, s'inscrit en opposition frontale à l'histoire de l'accueil, aux réalités des déplacements de population. Au prétexte de « faire respecter le droit international dans le secours des migrants », elle ne fait rien d'autre que de dévoyer les règles existantes, bien commun des marins du monde entier.
En réalité votre texte traduit une vision du monde abjecte, laquelle nie une réalité indiscutable, celle de la condition humaine, qui est aussi celle de l'exil ! L'exil appartient invariablement à l'histoire des femmes et des hommes depuis la préhistoire. Avant même les migrations remontant de la vallée du Nil vers le Proche-Orient, une autre migration, venant des hauts plateaux d'Éthiopie, avait traversé le sud de la péninsule Arabique en direction du sous-continent indien et de l'Asie du Sud-Est. Dès l'Antiquité, sur les rives de la Méditerranée, les peuples cherchant à fuir la sécheresse se sont mis en mouvement, s'installant partout autour pour y implanter des comptoirs et donner vie à tant de belles cités.
Ces réalités nous imposent une tout autre approche. La France n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais une nation ethnique, ne vous en déplaise. Le droit du sang n'existe pas, et le droit du sol, promulgué dès François 1er , est le socle sur lequel s'est construite la République.