Je ne cherche pas à éviter votre question, monsieur le député, mais vous comprendrez qu'en raison de la séparation des pouvoirs, je ne peux commenter une décision de justice, cette dernière étant indépendante.
Le plus important, c'est d'éviter tout nouveau drame, d'informer sur ce qui existe, de protéger les populations et d'indemniser les victimes. Or nous n'avons pas attendu une quelconque décision de justice pour le faire alors que, bien souvent, les indemnisations interviennent plutôt après une décision de justice. Prenons l'exemple de l'amiante : le dispositif d'indemnisation des victimes a-t-il été engagé avant les condamnations judiciaires ? Non. Souvenez-vous également de ceux qui travaillaient à la mine, en Auvergne ou ailleurs : à quel moment les indemnisations ont-elles été instaurées ? Seulement après que plusieurs cas de cancers ont été reconnus.
Dans le cas présent, l'État n'a pas attendu, comme l'a souligné Olivier Serva qui a évoqué la prise en charge des cancers – au-delà des cancers de la prostate –, liés à l'utilisation du chlordécone, dont nous savons qu'il est un accélérateur. Nous serons donc au rendez-vous et nous n'avons pas attendu la justice – qui est indépendante, je le répète, et qui a rendu sa décision – pour prendre un ensemble de mesures. Certes, il faut aller plus loin encore. Néanmoins, sans attendre le temps judiciaire, nous avons, au contraire, accéléré les réponses : depuis 2018, de puissants dispositifs ont été mis en place.
Je reste à votre écoute si vous avez des suggestions particulières ou si vous souhaitez que je fasse un point d'étape sur les évaluations. J'y suis prêt, car nous devons y associer la représentation nationale. En revanche, je le répète, ne me demandez pas de commenter une décision de justice : ce n'est pas mon rôle. Mon rôle, c'est d'aider celles et ceux qui ont été exposés et d'éviter que ceux qui pourraient l'être à l'avenir en raison des rémanences de la pollution, le soient. Nous serons au rendez-vous pour cela.