Contrairement à ce que vous dites, monsieur le ministre délégué, les moyens déployés jusqu'à présent par l'État ne sont pas à la hauteur. Nous sommes face à un scandale d'État, aggravé par une décision de non-lieu mal perçue dans nos territoires. La confiance a totalement disparu. Pour la restaurer, il faudra bien plus que des discours, bien plus que des promesses. Ce sont des actes concrets que nous attendons collectivement.
Pour y répondre, il faut tirer tous les enseignements de notre histoire tragique – cela n'a pas été fait jusqu'à présent. Comment comprendre, sinon, qu'une molécule, l'asulame – Asulox sous son nom commercial –, herbicide hypertoxique reconnu comme perturbateur endocrinien, ait continué à être utilisée dans les champs de canne à sucre de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion jusqu'en 2019 alors qu'elle avait fait l'objet d'un retrait au niveau européen en 2011 ? Jusqu'en 2019, rendez-vous compte !
Les actes concrets que nous attendons résident dans le financement du centre régional de pathologies professionnelles et environnementales de Martinique et par la création d'un institut similaire en Guadeloupe.
La vie humaine a-t-elle la même valeur de part et d'autre de l'Atlantique ? Si oui, la prise en compte de ce qui constitue un dosage acceptable ne devrait pas différer en outre-mer et dans l'Hexagone. Si vous refusez une logique à géométrie ou géographie variable, alors nous avons droit à une réparation pleine et entière, au même titre que les victimes de l'amiante dans l'Hexagone.