Je vous remercie pour ce débat sur le chlordécone, enjeu sur lequel Marine Le Pen avait appelé l'attention dès 2018 au sein de la représentation nationale. Nos compatriotes antillais ont développé, fort légitimement, une extrême méfiance à l'égard de l'État ; ils déplorent toujours les hésitations des pouvoirs publics qui empêchent d'apporter des réponses politiques efficaces à la pollution, et l'absence de communication dans ce domaine.
Parmi les axes à privilégier, il faut insister sur le financement. Au-delà du budget de l'État, il serait utile de mobiliser davantage les financements européens, qui ne sont qu'un retour partiel dans notre pays de l'argent des contribuables français. Il est prévu que le plan Chlordécone IV, qui couvre la période 2021-2027 avec un budget de 92 millions d'euros, sera financé à hauteur de 16 millions par les fonds européens, ce qui représente une très faible proportion. Le dernier bilan d'étape montre que sur ce total, seuls 2 millions d'euros de crédits européens ont été engagés, et qu'ils n'ont pas été exécutés.
Malheureusement, au Parlement européen, les propositions que notre formation politique formule ne sont pas examinées pour de tristes raisons politiciennes, qui sont étrangères à l'intérêt général des populations antillaises.
N'y a-t-il pas un problème, monsieur le ministre délégué, de dimensionnement et de mobilisation des fonds européens dans la lutte contre la pollution par le chlordécone ?