Vous avez raison de souligner qu'au cœur de la lutte contre la pollution par le chlordécone, il y a notre capacité à mobiliser la recherche. Nous avons pour objectif de doubler en six ans l'effort financier qui lui est consacré, puisqu'il passera de 26 millions d'euros à plus de 50 millions en 2030. Un rapport de la sénatrice Catherine Procaccia publié en mars dernier au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) fait le point sur l'évolution des connaissances scientifiques en la matière.
Une dynamique est engagée. Au début du mois d'octobre a été lancé un programme de recherche prioritaire consacré à la santé des femmes et des couples. Il portera entre autres sur l'impact éventuel du chlordécone sur la fertilité et sur le développement des enfants.
Le plan d'investissement France 2030, qui accompagne les projets innovants, soutient la mise en place de démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires en vue d'accompagner les territoires agissant pour une alimentation durable et saine. Ils pourront se révéler d'un intérêt particulier, car nous savons que la rémanence du chlordécone expose les populations à travers l'alimentation. Or des changements de pratiques alimentaires peuvent contribuer à éliminer cette substance de l'organisme ; il s'agit donc d'encourager les bonnes pratiques. En ce domaine, nous pourrons recevoir l'aide des nutritionnistes.
Enfin, 2 millions d'euros seront mobilisés pour l'Observatoire de la pollution agricole aux Antilles (Opale), qui assure le suivi de la pollution au chlordécone de deux bassins versants antillais, dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) dédié à l'outre-mer.
Nous sommes bien sûr prêts à soutenir d'autres programmes de recherche s'il le faut. Je pense en particulier à la cartographie des sols, qui doit être approfondie – Olivier Serva m'a d'ailleurs interrogé sur la nécessité de retenir une échelle plus fine.