Commençons par le sujet du cancer, dont le Ciom s'est emparé. Il est inacceptable – je le dis avec force – que dans les territoires ultramarins, les cancers soient pris en charge deux à trois fois plus lentement que dans l'Hexagone, et que le taux de mortalité y soit extraordinairement plus important. Des crédits supplémentaires seront affectés à ce poste à l'occasion du débat budgétaire.
En liaison étroite avec Aurélien Rousseau et Agnès Firmin Le Bodo, je lancerai un groupe de contact au début du mois de décembre : son but est d'établir des méthodologies spécifiques et des protocoles opérationnels pour accélérer les prises en charge de patients dans les territoires ultramarins. Celles-ci pourront s'effectuer, si des cas particuliers l'exigent, à l'échelon hexagonal voire interrégional grâce aux accords conclus avec des territoires voisins.
Nous visons l'obtention de résultats, ce qui suppose la mise en place d'index que vous pourrez consulter. Sachez que je ne laisserai pas perdurer les délais de prise en charge actuels. Nous serons au rendez-vous et nous trouverons une traduction budgétaire à l'action que nous entreprenons car il s'agit d'une question d'égalité de traitement et de survie pour nombre de patients.
Ajoutons que les recherches menées par l'Institut national du cancer (Inca) et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en collaboration avec les CHU de Martinique et de Guadeloupe, contribueront à améliorer nos connaissances sur les liens entre l'exposition au chlordécone et certaines pathologies.
Enfin, monsieur Serva, vous avez affirmé que 90 % de la population était contaminée par le chlordécone, mais ce n'est pas juste. Il faut bien voir que ce qui importe, c'est moins l'imprégnation que la concentration de cette substance. Un dosage limite est acceptable. Ce sont les seuils au-delà desquels il existe un risque qu'il faut prendre en considération. C'est ainsi que pour la présence de nitrates dans l'eau, la norme est fixée à 50 milligrammes par litre. Rappelons que pour 80 % de la population, la teneur en chlordécone dans le sang se situe en dessous de la valeur de référence.