Ce qui est certain, c'est qu'une telle impunité ne passe pas auprès de la population, qui est révoltée. La première fois qu'il a été question d'un possible non-lieu, la population a déferlé dans les rues de Fort-de-France ; bien que l'on constate une certaine résignation, l'organisation d'une nouvelle manifestation après le verdict laisse penser que les réactions pourraient être beaucoup plus radicales et catastrophiques. C'est mauvais signe.
Deuxième problème : si le Président de la République reconnaît que l'État a une part de responsabilité, il ne désigne pas nommément les autres responsables, ce qui donne l'impression qu'à ses yeux, ils ne devraient pas faire l'objet de sanctions. Or, nous voulons non seulement qu'ils soient publiquement désignés, mais aussi sanctionnés.
Enfin, nous ne pouvons pas continuer à dépendre d'une agriculture spéculative fondée sur une monoculture : il est donc très important pour nous que cette crise serve de déclencheur pour changer de modèle agricole – auquel cas elle aura au moins servi à quelque chose.