Le bilan que dresse le Collectif – qui concerne le peuple martiniquais, notamment les personnes plus touchées : les ouvriers agricoles – est catastrophique. D'après l'enquête que nous avons menée auprès des ayants droits des décédés, seules trois ou quatre personnes, sur 1 500, ne souffraient pas de pathologies liées à l'empoisonnement, c'est-à-dire de pathologies endocriniennes et métaboliques très graves. On a remarqué, depuis les années 2 000, des cas de dépression. La plupart des ouvriers agricoles qu'on rencontre sont en dépression. C'est pourquoi nous demandons que des psychologues et des nutritionnistes viennent renforcer le centre régional de pathologies professionnelles et environnementales dirigé par le professeur Dabor Résière, ce qui permettrait de mettre en place une véritable médecine environnementale en Martinique. Je pense que c'est aussi possible en Guadeloupe. Les ouvriers agricoles et les riverains des habitations sont continuellement contaminés. Tous les ouvriers agricoles qui, auparavant, travaillaient dans les champs en famille – avec des frères, des sœurs, des parents – décèdent de manière prématurée.