Ce que je signalais, c'est que nous réclamons la vérité. Autrement dit, il y a encore beaucoup d'opacité. La vérité suppose que la recherche scientifique, les analyses et les expérimentations soient faites de manière indépendante et transparente, sous le regard très précis du mouvement social.
La confiance a disparu ; elle est morte après toute cette série de mensonges et de comportements absolument inadmissibles. On ne pourra pas la recréer sans recréer d'abord la transparence et la connaissance réelle des faits. Car la situation s'est aggravée après des réponses farfelues. On nous a répondu par exemple que les eaux utilisées pour laver les bananes dans les bacs contiennent du chlore. Or on veut justement enlever le chlordécone : comment peut-on nettoyer du chlordécone avec du chlore ? Il faut des expertises indépendantes qui puissent recréer la confiance et assurer la connaissance des faits.
Sur les questions de l'agriculture nourricière, il y a un chantier qu'il faut véritablement ouvrir : celui des terres en friche, que l'on suppose sans chlordécone puisqu'elles n'ont jamais accueilli de plantations de bananes. Il faut que ces terres en friche soient mises à la disposition des agriculteurs sans terre. Il y a des mesures à prendre. Il faut créer des incitations fortes pour qu'on puisse produire ailleurs que sur des sols suspects ou connus pour être pollués. Il faut adopter ce type de mesures pour qu'on puisse avancer.