…sans allouer de moyens à l'insertion ni prévoir de trajectoire budgétaire. Cette réforme s'accompagne par ailleurs de l'impossible et fumeuse promesse des quinze à vingt heures d'activité. Elle entraînera donc dans son sillon la stigmatisation toujours plus acharnée de ceux qui sont présentés comme des assistés.
Vous auriez pu saisir l'occasion de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 ou du projet de loi de finances pour 2024 pour redresser la barre en matière de solidarité en luttant contre la pénibilité, en augmentant le point d'indice et le Smic, en abolissant votre réforme des retraites, dont les effets injustes se font déjà sentir, ou en tentant de mieux prendre en considération la qualité de l'emploi – notre pays se classe parmi ceux d'Europe où le travail est le plus dangereux, générateur d'accidents et de décès. Or vous ne faites rien. Vous préférez continuer votre travail de sape : le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique souhaite désormais raboter l'allocation chômage des seniors.
De manière générale, votre politique s'attaque donc aux chômeurs, aux actifs, aux pauvres, aux vieux, aux cassés, aux brisés, aux mères isolées. Votre majorité a refusé la semaine dernière, en commission, la déconjugalisation de l'allocation de soutien familial, l'ASF. Les recrutements de soignants à l'hôpital ou dans les Ehpad, au bord de la faillite, tout comme le Ségur de la santé, attendront. Pendant ce temps, le PDG de Carrefour se gave de revenus records.