…une pièce à l'intrigue usée, suscitant, de fait, une réelle amertume, doublée – j'ose le dire – d'un certain ennui, en raison d'un scénario mal ficelé et du manque d'ardeur des protagonistes que vous êtes.
Nous devrions donc nous contenter de subir votre intrigue, vos intrigues. Ce matraquage du Parlement, au moment même où les Françaises et les Français ont décidé, par leur vote, de le remettre au cœur du système politique au mois de juin 2022, n'est pas seulement paradoxal. Il témoigne d'une triple faute. La brutalité avec laquelle vous vous employez à user et à abuser des outils du parlementarisme rationalisé non seulement traduit un mépris du débat démocratique, mais est l'une des causes de la défiance de nos concitoyens envers leur classe politique.
Nous sommes responsables devant les électeurs et vous l'êtes devant le Parlement. Mais quelle est votre responsabilité, madame la Première ministre, vous qui, depuis que vous êtes cheffe du Gouvernement, n'avez cessé de multiplier les 49.3 sans entendre les oppositions malgré votre promesse de coconstruire ?
Vous auriez pu, à tout le moins, retenir dans votre texte final les maigres propositions adoptées par les députés en commission. Je pense à la modification de la fiscalité de l'alcool ou à l'augmentation des taxes sur les prémix – des boissons alcoolisées aromatisées –, soit des leviers parmi d'autres pour lutter contre l'addiction. Que nenni. Ciel, le 49.3 a anéanti ces espoirs !
Si nous sommes contraints d'assister à un nouveau – et non moins calamiteux – vaudeville ce soir, nous ne pouvons pour autant oublier les récentes tragédies dont votre majorité, alliée avec la droite dure depuis le mois de juin 2022, nous impose la représentation.