Intervention de Arthur Delaporte

Séance en hémicycle du dimanche 26 novembre 2023 à 19h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArthur Delaporte :

Le dimanche soir, certains vont au théâtre. Ce soir, les députés sont contraints d'assister à un nouveau vaudeville. « Ciel ! Un 49.3 ! » Cette réplique emblématique aurait pu sortir tout droit d'un mauvais vaudeville. En ce dimanche soir de novembre où nous célébrons tristement le dix-huitième 49.3 de cette législature, permettez-moi, madame la Première ministre, de rappeler à nos rares collègues ici présents d'où vient le vaudeville.

Au XIXe siècle, il est devenu un genre théâtral en vogue. Pour Jean-Jacques Rousseau, c'était une « sorte de chanson à couplets, qui roule ordinairement sur des sujets badins ou satiriques. […] Selon la plus commune opinion, il fut inventé par un certain Basselin, foulon de Vire, en Normandie ; et comme, pour danser sur ces chants, on s'assemblait dans le Val-de-Vire, ils furent appelés, dit-on, Vaux-de-Vire, puis, par corruption, vaudevilles. »

Le Val-de-Vire se situe dans le Calvados – le département veut d'ailleurs fermer le collège du même nom –, dont vous êtes l'élue, madame la Première ministre. Vous avez sans doute lu, le 27 octobre dernier, dans La Voix – Le Bocage, l'histoire vraie et pas si drôle de Pascal Martin, un médecin.

« "La situation est catastrophique", dit-il […] Les patients sans solution sont légion à Vire, en Normandie. Chaque jour, il est sollicité par des personnes malades qui ne savent plus comment faire. C'est pourquoi, alors qu'il a bien le statut de retraité depuis un mois, il ne raccroche pas. […] "Je souhaite donner un coup de main […], mais je ne peux pas tout régler seul". Comme ses confrères du Bocage et de Vire, Pascal Martin estime que la situation est très grave. Les pouvoirs publics ne font rien. […] Le médecin virois explique qu'il faut des réponses rapides. "Il faut obliger les jeunes médecins à exercer pendant un an dans un désert médical […], mais je sais que notre député a voté contre cette proposition [le Gouvernement est contre]. La liberté des médecins, c'est bien, mais il y a aussi celle de se faire soigner", souligne-t-il. »

Vous auriez pu profiter du PLFSS pour 2024 pour engager enfin la régulation de l'installation des médecins, demandée par le docteur Pascal Martin et prônée par plus de 200 députés du groupe de travail transpartisan lancé par mon collègue socialiste Guillaume Garot.

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