À rendement égal, la production baisse.
La transition agroécologique, nous y travaillons et nous la souhaitons. Elle est un axe fondamental de nos travaux. Elle exige la diversification des cultures et des changements de système. La plateforme Syppre permet de mener des essais à faible impact environnemental dans les systèmes de culture. En dix ans, nous avons obtenu des résultats nettement positifs, atteignant une diminution de l'usage des produits phytosanitaires de 25 %. Toutefois, une seule des cinq plateformes présente une situation économique équivalente à celle de la production traditionnelle. L'enjeu est donc l'accompagnement du risque pris par les agriculteurs, qui n'y trouvent pas leur compte du point de vue économique.
Les résultats s'améliorent chaque année, mais il faudra du temps.
Par ailleurs, nous menons des travaux visant à adapter les rotations et les systèmes culturaux à l'évolution du climat et des disponibilités en eau, en tenant compte des contraintes de rentabilité. Ces travaux sont déclinés à grande échelle, dans de nombreux territoires, ce qui prend aussi du temps. Ce travail de recherche est participatif. Nous y associons de nombreux agriculteurs, qui nous fournissent des informations permettant de faire une analyse fine des territoires, puis d'en faire des données générales utiles au conseil et au déploiement des pratiques sur le terrain.
Tout cela prend du temps, non le temps propre à la recherche fondamentale – de l'ordre de la quinzaine d'années pour la génétique, par exemple –, mais le temps de captage et d'analyse des données puis de mise en œuvre opérationnelle des pratiques. L'intelligence artificielle permettra peut-être d'accélérer l'interprétation des données, mais, pour l'heure, tout cela prend du temps.