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Intervention de Anne-Claire Vial

Réunion du mercredi 15 novembre 2023 à 15h00
Commission d'enquête sur les causes de l'incapacité de la france à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de l'exercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire

Anne-Claire Vial, présidente d'Arvalis :

La question du transfert technologique est un véritable casse-tête. Nous ignorons, malgré nos années d'expérience, si la solution du problème est philosophique, scientifique ou sociologique. Que faire lorsqu'un agriculteur adopte une solution ? Certes, nous ne sommes pas directement en contact avec les agriculteurs, mais nous offrons, en accès libre, des outils d'aide à la décision et une documentation présentant les résultats de nos recherches, s'agissant notamment des choix variétaux.

Nous avons créé une application pour les jeunes agriculteurs, qui ne lisent pas les rapports de l'expérimentation des fermes Dephy. Plutôt que rédiger des textes, nous produisons des vidéos, car la plupart des jeunes préfèrent une vidéo de trois minutes à un article de cinquante lignes. Nous faisons de nombreuses démonstrations aux champs. Nous participons à la création d'événements, notamment Tech&Bio et Les Culturales.

En somme, nous allons au contact, de façon très factuelle, d'une population insérée dans le nouveau monde. Depuis quelques semaines, nous envoyons des SMS aux agriculteurs, qui obtiennent ainsi des informations complémentaires au bulletin de santé du végétal (BSV) sans même les avoir demandées. Nous multiplions les incitations à s'engager auprès des agriculteurs.

S'agissant de l'Inrae, l'Institut est le premier au monde et ses chercheurs sont formidables. Les Instituts techniques agricoles travaillent à l'élaboration d'une nouvelle convention-cadre. Oui, les chercheurs sont libres d'orienter leurs recherches – c'est le b.a-ba de la recherche publique –, mais ils doivent être à l'écoute des sollicitations de nos experts. Le comité de direction de l'Inrae n'a pas manifesté d'opposition à cette démarche, qui vise à améliorer nos relations.

S'agissant des financements, les appels à projets en sont l'alpha et l'oméga. Lorsqu'il répond à un appel à projets, un chercheur passe vingt jours à remplir de la paperasserie. D'après les chiffres dévoilés lors de la dernière réunion du bureau de l'Acta, nous avons répondu à 176 appels à projets et avons été retenus pour 37 d'entre eux. Vous rendez-vous compte du temps passé à faire des choses qui ne servent à rien ?

Nous sommes en contact avec la haute administration, notamment la direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) et la direction générale de l'alimentation (DGAL), auxquelles nous demandons, en notre qualité d'ITA qualifiés, de ne pas nous soumettre systématiquement à des appels à projets. Nous souhaitons notamment bénéficier de ce qu'on appelle les procédures financières garanties. L'alternative au phyto constituant un programme stratégique national, il existe une ligne financière garantie.

Nous ne refusons pas que nos projets soient étudiés et éprouvés par les experts de l'Inrae ou d'ailleurs, nous demandons de faire simple. Il faudrait notamment harmoniser l'accès aux financements, qui varie selon qu'il s'agit du plan Écophyto 2030, du programme Casdar ou des projets commissionnés.

Pour terminer, j'évoquerai deux sujets ayant suscité de nombreux débats avec l'Inrae. Lorsque le programme prioritaire de recherche (PPR) « Cultiver et protéger autrement » a été lancé, l'Inrae a raflé la mise. Son financement était en effet assuré à hauteur de 50 % ; or il nous est difficile, à nous, instituts techniques, de cofinancer un projet à ce niveau, alors que nous avions déjà engagé les ressources de la cotisation volontaire obligatoire (CVO). S'agissant du Grand défi « Biocontrôle et biostimulants », qui est le type même de programme visant à ouvrir des solutions alternatives, nous sommes financés à hauteur de 30 %. Ces exemples techniques méritent réflexion.

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