Un exemple frappant est l'arrêt de la molécule Phosmet, qui permettait de protéger le colza de la grosse altise : elle n'a pas été réapprouvée au niveau européen, ce qui a conduit à son arrêt en France.
Le remplacement d'une molécule par une autre est assez simple : en menant des tests dans les 300 territoires, en deux ou trois ans, une solution peut être définie. Mais quand on veut arrêter une molécule et la remplacer par des solutions non chimiques, il faut chercher plusieurs solutions et actionner des leviers combinatoires. On se heurte aux problématiques des petites régions : le paysage, le territoire, le contexte pédoclimatique n'étant pas le même, il faut travailler sur une multitude de leviers pour espérer en trouver un. Financièrement, c'est un gouffre ; humainement, nous n'avons pas assez de capacités.
Une fois ces leviers trouvés, on réalise un essai par an, dans un contexte donné, dont les résultats ne sont pas reproductibles. Il a été question de la dizaine d'années nécessaire pour valider une alternative dans les plateformes Syppre. Puisque nous mettons notre crédibilité en jeu auprès des agriculteurs, nous devons valider la solution proposée : nous ne pouvons pas le faire en trois ans.