Intervention de Gilles Robillard

Réunion du mercredi 15 novembre 2023 à 15h00
Commission d'enquête sur les causes de l'incapacité de la france à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de l'exercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire

Gilles Robillard, président de Terres Inovia :

Merci de nous recevoir ce soir – nos deux instituts représentent bien plus que 70 % de la surface agricole de la France.

Terres Inovia emploie environ 200 salariés, pour un chiffre d'affaires de plus de 20 millions d'euros par an. Nous sommes parfois appelés l'Institut de la diversification car nous travaillons non pas sur les grandes cultures, mais sur les cultures riches en huiles – colza, tournesol, soja – et en protéines, comme les légumes secs, les pois, les pois chiches, les lentilles, la féverole ou le chanvre.

Notre vocation est de participer à augmenter la souveraineté protéique en France. Parmi les cultures qui nous apportent le plus grand nombre de contributions figurent le colza et le tournesol, premières sources de protéines de masse, donc d'autonomie protéinique, en France, parallèlement aux plantes riches en protéines à destination de l'alimentation humaine.

Depuis plusieurs années, nous travaillons activement à la recherche d'alternatives, en collaboration avec les autres instituts techniques. Avec Arvalis et l'ITB, nous avons ainsi mené des travaux à l'échelle du système et de la rotation, dans les plateformes Syppre, afin d'évaluer comment conserver le capital de production de l'exploitation, tout en maintenant sa rentabilité économique. Il s'agit de définir quels travaux du sol réaliser pour baisser les indices de fréquence de traitement (IFT) et l'utilisation des produits phytosanitaires.

Nous travaillons aussi dans l'Yonne sur un projet dit R2D2, qui fait suite à une invasion de grosses altises dans les champs de colza il y a une dizaine d'années. Bien que cette culture, par sa rentabilité, ait fait vivre les exploitations des zones dites intermédiaires, elle a dû y être arrêtée, du fait de résistances et de la suppression des molécules qui permettaient de combattre ce coléoptère : nous n'avions plus de solution. Il y a quatre ans, nous avons lancé un vaste programme impliquant une douzaine d'agriculteurs d'un territoire de 1 200 hectares, pour définir les adaptations et les aménagements à réaliser, dans les territoires et les pratiques culturales, afin de réduire l'apport de produits phytosanitaires dans les cultures de colza.

La démarche interinstituts a débuté il y a quelques années mais, comme l'a dit Anne-Claire Vial, nous travaillons sur un temps long et la recherche d'alternatives prend du temps.

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