Tout à fait. La Turquie a adopté une position extrêmement agressive et anti-israélienne, ce qui n'est pas une nouveauté. Les relations entre Israël et la Turquie avaient déjà été rompues précédemment, dans une posture anti-américaine. Bien que l'ambassadeur de Turquie ici soit excellent et représente la Turquie francophone et policée, les déclarations des ministres d'Erdogan sont notoirement anti-occidentales, témoignant d'une orientation politique différente. La Turquie fait partie des pays qui ont recouvré leur puissance et elle aspire à retrouver son statut de grand pays, tandis que nous assistons à la fin du moment occidental.
Concernant le Hamas, il est clair que le soutien initial au mouvement islamiste provenait des services israéliens, afin d'affaiblir l'OLP. À Gaza, le gouvernement de Netanyahou a joué la carte « diviser pour régner », laissant le Hamas gouverner Gaza, d'un côté, et l'Autorité palestinienne, de l'autre. Cette situation était bénéfique pour le gouvernement de Netanyahou, qui laissait l'argent couler depuis le Qatar. Cependant, les armes passaient également par la frontière égyptienne. Le douanier égyptien n'est en effet pas totalement imperméable aux moyens financiers et il n'est d'ailleurs pas le seul. Des armes sont donc sans doute passées du côté égyptien, tandis que l'argent affluait, peut-être également en provenance de l'Iran, avec le soutien du gouvernement israélien.