Je ne reviendrai pas sur l'engrenage des tragédies, l'attaque terroriste abominable du Hamas et la terrible situation humanitaire à Gaza. De même, je n'aborderai pas la politique étrangère de notre pays qui donne le tournis. Je rappelle cependant que seul le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes devrait guider notre politique. La conciliation est toutefois difficile entre le droit d'existence et de défense d'Israël et le droit du peuple palestinien à disposer de son État. François Mitterrand, dont je ne suis pas suspect d'être un admirateur, avait cette phrase extraordinaire : « deux peuples pour la même terre et un Dieu de chaque côté ».
La tragédie du 7 octobre a clairement anéanti l'idée qu'il était possible d'esquiver la question palestinienne, de contourner l'occupation des territoires. D'ailleurs, considérer la solution à deux États comme le seul moyen d'assurer à terme la sécurité d'Israël ne revient pas à lui être hostile. C'est peut-être même lui rendre service. La folie actuelle qui s'est emparée de la région démontre que le refus de cette solution a conduit à une situation encore plus délicate.
Où se trouvent les dirigeants du Hamas ? Sont-ils à Gaza ou ailleurs ? Qui les a financés et de quelle manière ? Quelle est la part de responsabilité du gouvernement israélien dans cette affaire, ou d'autres États ?
Jusqu'où peut aller l'indifférence des régimes arabes, qui avaient accepté les accords d'Abraham, face à la souffrance des Palestiniens ? L'Égypte est fragile sur le plan économique et il existe une possibilité d'une révolution de palais en Arabie saoudite. Quel est votre avis à ce sujet ?
Jusqu'où les Israéliens peuvent-ils aller dans la colonisation de la Cisjordanie, qui empêche toute solution d'avenir et constitue une folie pour la sécurité d'Israël ?