Je me place toujours dans une approche analytique, cherchant des solutions concevables face à un problème. Les possibilités envisageables incluent la solution à deux États, la solution à un État ou l'absence totale de solution.
Je vais être cynique, à défaut d'être naïf, mais on m'a dit à maintes reprises et dans d'autres contextes que les choses ne seraient plus comme avant, pour finalement constater qu'elles le sont restées. On ne peut écarter la possibilité, même après dix mille pertes humaines, de revenir à une situation similaire, faute de trouver une manière de progresser. Je comprends cependant que mes propos puissent choquer mais il est difficile d'exclure un retour à un statu quo qui n'en était pas vraiment un.
La solution à un État serait sans doute la meilleure dans un monde idéal mais elle est tout simplement inenvisageable. Elle entraînerait inévitablement la fin d'Israël en tant qu'État juif, ce qui est sa raison d'être. De plus, cette solution conduirait à la coexistence de deux populations qui se haïssent et qui répondent à des logiques internes fondamentalement différentes.
Élie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël à Paris et intellectuel, qualifie les membres du gouvernement israélien actuel d'« imbéciles incompétents ». Cependant, il préconise la solution d'un divorce sans affects entre Israël et la Palestine. L'État unique est impossible et le retour à la situation antérieure me semble constituer le scénario le plus probable, tandis que la négociation pour les deux États est certainement la meilleure solution.
Les Américains ont tenté, pendant vingt ans, de conduire la négociation depuis les accords d'Oslo mais elle a échoué. Il est en outre inutile de chercher des responsabilités car les deux côtés sont responsables. Je suis convaincu que, au fond, les Israéliens ne voulaient pas céder la Cisjordanie ; les Palestiniens ont, quant à eux, été incapables de prendre le contrôle sur les groupes terroristes. En effet, des campagnes terroristes, notamment du Hamas, ont à plusieurs reprises fait dérailler le processus de paix, ce qui a mené Netanyahou au poste de premier ministre et n'a pas permis au processus d'Oslo d'aboutir. Il existe une alliance entre les extrémistes et, même si la solution a peut-être une chance sur cent de réussir, nous devons y travailler.