Vos propos nous rappellent qu'il existait une histoire avant le 7 octobre, contrairement à l'impression récente selon laquelle toute l'histoire aurait commencé à cette date. Toutefois, vous avez démontré que, depuis cette date, une autre histoire a débuté.
Je fais en outre partie de ceux qui ne peuvent pas considérer qu'il existait un statu quo car, pendant des décennies, nous avons été plusieurs à alerter sur la nécessité de faire évoluer la situation pendant cette période dite de « ni guerre, ni paix ». Des dirigeants politiques français ont qualifié Gaza de « prison à ciel ouvert ». Comment peut-on considérer que des personnes pourraient vivre éternellement dans de telles conditions ?
Tout le monde, peut-être par naïveté internationale ou israélienne, croyait que cette situation pouvait perdurer. Cependant, je ne peux pas imaginer qu'il y ait eu une telle naïveté. Jusqu'à l'année dernière, des efforts ont été déployés pour dénoncer la politique israélienne, qui s'apparentait pour l'ONU à de l'apartheid. Tous ces éléments, sans réaction internationale forte, ne pouvaient que conduire à des drames selon moi. Il est essentiel de ne pas sous-estimer la situation, alors qu'Israël s'inquiétait de sa sécurité. Ses dirigeants sont peut-être paranoïaques mais peut-être aussi ont-ils été naïfs.
Au cours de la discussion tenue hier dans cette commission, je me suis demandé s'il existait un avenir possible pour un État palestinien, dont la crédibilité repose sur sa reconnaissance. Pour que des discussions aient lieu et que des négociations soient engagées, il est impératif qu'un État puisse parler à un État. Une possibilité s'offre à nous depuis des décennies car l'Assemblée nationale nous y avait invités.