Totalement. L'absence d'élections depuis 2006 s'explique simplement par un refus de l'Autorité palestinienne et des Israéliens, qui craignent la victoire du Hamas. Cette impasse a conduit au discrédit total de l'Autorité palestinienne, dont on peut même se demander si elle n'est pas une annexe des services israéliens.
Parallèlement, les récentes tensions ne constituent pas un évènement isolé mais s'inscrivent dans une séquence de faits. Des affrontements ont déjà eu lieu en 2008, 2011, 2014 et 2021 autour de Gaza, où le Hamas lançait des roquettes à l'aveugle sur le territoire israélien. Toutefois, l'ampleur et le succès de la dernière attaque la distinguent des précédentes.
À Ramallah, l'Autorité palestinienne déclarait que le Hamas se limitait à Gaza mais les Palestiniens du Hamas et ceux de l'Autorité palestinienne s'entretuent et leur rivalité n'est pas uniquement politique. Certaines cibles à Gaza étaient même communiquées par l'Autorité palestinienne aux Israéliens.
Par ailleurs, j'appartiens à une catégorie assez rare au Quai d'Orsay car j'aime que quelque chose soit utile et je ne vois pas à quoi servirait la reconnaissance unilatérale d'un État de Palestine par la France. Nous pouvons toutefois la concevoir mais il s'agirait d'un acte politique et symbolique. D'un point de vue professionnel, il ne me semble toutefois pas que cela serve à grand-chose. Nous avions, par exemple, soutenu aux Nations Unies que l'OLP devait devenir un État observateur.