Je ne sais pas combien de temps celui-ci durera mais j'ai déjeuné hier avec des amis israéliens et ils faisaient part de sentiments de deuil, de colère, de peur et d'affolement. Ces amis israéliens venaient installer leurs enfants chez les grands-parents car, à l'heure actuelle, des alertes retentissent et des roquettes sont lancées tous les jours à Tel-Aviv. Je vois mal les Israéliens être ouverts, dès demain, à la négociation et faire des concessions.
De plus, le deuxième point à court terme concerne probablement le départ de M. Netanyahou, que tous les résultats des sondages désignent comme responsable. La question qui se pose, alors, est de savoir si l'évolution politique aura lieu au sein de la même majorité, qui s'étend jusqu'à l'ultradroite, ou si l'on assistera à la formation d'un gouvernement plus centriste. La gauche a disparu de ce pays et ceux qui pourraient succéder à Netanyahou ne sont pas nécessairement des colombes.
La diplomatie doit préparer l'après-deuil qui surviendra probablement dans quelques mois. Il est impératif de reconnaître que le statu quo apparent n'en est pas vraiment un, notamment en Cisjordanie, car il permet aux colons de continuer à étendre leur emprise sur la région. L'espoir réside peut-être dans la reconnaissance de cette réalité depuis l'extérieur. Il pourrait être judicieux de susciter un mouvement en travaillant avec les Arabes, les Européens et les Américains.