Intervention de Marine Le Pen

Réunion du mercredi 15 novembre 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Depuis l'odieuse attaque d'Israël par le Hamas le 7 octobre dernier, qui a fait plus de mille quatre-cents morts, dont une quarantaine tout de même de nos compatriotes, il m'apparaît – et j'imagine que c'est le cas de nombreux pays qui sont des parties prenantes dans cette région – que la voix de la France est particulièrement confuse. Nous nous cantonnons ainsi à une forme de passivité, alors qu'hier encore, la diplomatie française aurait joué un rôle d'intermédiation. D'un soutien conditionnel à Israël à une exhortation à cesser les bombardements, en passant par une coalition internationale pour lutter contre le Hamas, plus personne ne suit la fameuse « pensée complexe » du président de la République, si mal adaptée à l'Orient compliqué où il faut se rendre avec des idées simples.

Je crois, au contraire, que la constance est une vertu cardinale en diplomatie. La constance ne consiste pas à commenter au jour le jour la riposte légitime d'Israël pour éradiquer le mouvement terroriste du Hamas mais à continuer, malgré son caractère quasi-irréaliste du fait du traumatisme vécu par les Israéliens, à promouvoir une solution politique pour cette région qui est le berceau de tant de civilisations. L'objectif de cette solution, qui est celle de la France, correspond à deux États dans des frontières reconnues.

Le peuple israélien et le peuple palestinien méritent considération et respect. En tant que défenseur farouche de l'égalité en dignité et en droits de tous les peuples et toutes les nations, je pense que la reconnaissance de ces principes par les acteurs est un préalable nécessaire pour relancer les négociations vers cet objectif très ambitieux et incontournable de la paix dans cette région. Nonobstant les propos désespérants ou désespérés que vous avez tenus – et que nous voulons croire conjoncturels –, les pays arabes ont-ils vraiment la capacité de venir politiquement à bout du Hamas ? Si oui, qui et au bénéfice de qui ? N'est-ce pas là la condition nécessaire, même si elle n'est pas suffisante, à une potentielle relance d'un processus de paix ?

À la lumière de votre très longue expérience, pourriez-vous nous éclairer sur ce qu'attendent de la France les pays du Proche-Orient ?

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