En ce qui concerne les questions françaises et européennes, comment analysez-vous le passé de notre politique au Moyen-Orient et vis-à-vis d'Israël ? Il est indéniable que depuis sa création, nous avons eu des interventions extrêmement lourdes, en contribuant y compris dans le domaine nucléaire.
Lorsque j'ai rencontré le président Peres, le nom de Bourgès-Maunoury avait immédiatement suscité un sentiment de reconnaissance. En effet, la IVe République a construit la force de dissuasion avant que celle-ci ne soit reprochée au général de Gaulle. Elle a notamment fourni aux Israéliens un ensemble d'informations et de moyens qui ont contribué à leur équipement. Nous avons également eu les déclarations du général de Gaulle, ainsi que sa politique, en particulier après la guerre des Six Jours.
Il a aussi existé le maintien d'une correspondance régulière entre le président Ben Gourion et le général de Gaulle. En effet, ce dernier a reçu une lettre de Ben Gourion le lendemain de sa mort. Ensuite, nous avons eu des engagements précis, conduisant les Européens à adopter la déclaration de Venise pour les deux États. Le président Chirac a, quant à lui, laissé un souvenir d'agacement vis-à-vis des autorités israéliennes lorsqu'il s'est promené à Jérusalem, tandis que le président Sarkozy avait prononcé un discours à la Knesset. Comment analysez-vous ces éléments, à la fois pour le passé, le présent et l'avenir ?