L'Union européenne a alloué un montant de près de 18 milliards d'euros d'aide directe à la Turquie depuis 1996, en vertu principalement de son statut de candidat à l'adhésion. Pour la période 2021-2027, la Turquie continue de bénéficier de l'instrument de préadhésion, alors que ce pays conduit contre la France et l'Europe une stratégie d'agression assumée, suivant en cela une logique d'affrontement contre la civilisation occidentale. Propos outranciers du président Erdogan contre le président de la République française, déclarations contre Charlie Hebdo, chantage migratoire contre l'Europe, stratégie d'influence à travers le nationalisme turc et le Millî Görüş – qui, d'ailleurs, a refusé de signer la charte de la laïcité – : les exemples ne manquent pas.
Il y a quelques jours encore, le président Erdogan accusait l'Occident d'être le principal coupable des massacres à Gaza et d'instaurer une atmosphère de nouvelle croisade à l'encontre du croissant. Et que dire de son soutien au régime criminel de Bakou et à l'opération d'épuration ethnique menée au Haut-Karabagh, dont vous avez parlé tout à l'heure, en des termes plus pudiques. Seuls les députés du Rassemblement national s'opposent constamment aux fonds de préadhésion accordés à la Turquie, qui n'a rien à faire à nos côtés dans l'Union européenne.
Madame la secrétaire d'État, la France a-t-elle une position claire quant au statut de candidat à l'adhésion de cette Turquie hostile ? Quand s'élèvera-t-elle enfin contre le versement de l'argent des Français à la Turquie par l'Union européenne ?