Le Conseil européen qui se réunira les 14 et 15 décembre prochains a pour ordre du jour les perspectives d'ouverture des négociations d'adhésion à l'Union européenne, auxquelles le Rassemblement national est fermement opposé. Les nombreux candidats officiels – Albanie, Serbie, Turquie, Monténégro, Kosovo, Moldavie et Ukraine – sont autant de pays instables, marqués par la corruption pour certains et en décalage avec les membres de l'Union européenne en matière de droits et de valeurs fondamentales. Leur adhésion engendrerait des défis sans limite pour protéger nos frontières, contre l'émigration extra-européenne notamment.
Si vous vous obstinez à nier l'existence d'un risque sécuritaire pour l'Union européenne et ses frontières extérieures, vous ne pouvez pas nier le risque économique inhérent à l'adhésion de nouveaux pays. Les divergences économiques sont fortes, comme l'illustre le salaire médian en Albanie, qui s'élève à environ 435 dollars par mois. Comment imaginer une convergence économique crédible sans affaiblir nos propres économies par la concurrence déloyale de ces nouveaux venus, voire par des délocalisations d'entreprises vers ces pays ?
Tout élargissement a un coût. La politique de cohésion européenne, qui représente près d'un tiers du budget total de l'Union européenne, a coûté plus de 426 milliards d'euros aux États membres entre 2021 et 2027, et ce montant élevé exploserait en cas d'élargissement. Nous pouvons en effet nous attendre à une explosion des contributions françaises – et allemandes –, qui devrait peser sur des finances publiques déjà très fragiles. Les conséquences économiques seraient désastreuses pour de nombreux pays, dont la France. Selon le Financial Times, l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne engendrerait par exemple une réduction de 20 % des subventions agricoles accordées aux autres États membres par hectare cultivé.
Madame la secrétaire d'État, à combien évaluez-vous l'impact financier de ces élargissements ? Pourriez-vous en mesurer et énumérer les répercussions sur les subventions, notamment agricoles, accordées à notre pays ? Il est inutile de rappeler que la situation économique de la France et des Français ne nous permet pas d'assumer des élargissements aussi coûteux.