Monsieur le ministre, avez-vous lu ce texte magnifique de Simon Abkarian, Hélène après la chute ? J'en profite pour citer des auteurs, parce que nous avons besoin des pas de côté et de l'emphase que permet la littérature ; nous avons besoin de sa vérité pour réenchanter la politique, pour qu'elle demeure ce geste individuel et collectif d'émancipation, ce geste de dépassement qui permet à l'humanité de se réaliser.
Dans ce texte, alors que Troie est en cendres, Ménélas, dans un moment de lucidité douloureuse, a cette formule qui m'a frappé : « Parler, c'est guérir ». Si c'était vrai, cela vous arrangerait sans doute, monsieur le ministre, mais cette formule signifie avant tout qu'il faut parler pour guérir.