La Fédération hospitalière de France vous indique qu'elle a besoin de 3 milliards pour boucler l'année 2023 ; vous répondez : « Très bien, vous aurez 1,5 milliard ». À quoi vous attendez-vous ? À ce que les hôpitaux deviennent soudainement rentables ? À ce qu'ils continuent de creuser pour faire des économies ? Le plus triste, c'est que les technocrates que vous êtes attendent probablement un peu les deux…
Nous aurions également préféré que de tels technocrates ne s'occupent pas de la pénurie de médicaments. Anticancéreux, antibiotiques, médicaments pour soigner les maladies cardiovasculaires… notre pays traverse une crise. Je vous imagine lors d'une réunion, monsieur le ministre : un premier conseiller vous dit : « On pourrait relocaliser la production de médicaments pour devenir autosuffisants. Notre pays en a la capacité. » Un deuxième estime qu'il est possible de créer un pôle public du médicament, afin d'extraire les médicaments de la logique marchande. Puis un troisième, au fond de la pièce – prestataire salarié de McKinsey –, conclut : « On n'a qu'à faire comme d'habitude : on augmente le prix des médicaments et on fait des cadeaux fiscaux aux laboratoires pharmaceutiques. »