Rendez-vous compte de l'ampleur de l'échec : pour la première fois ce texte n'a été validé par personne ! Vous continuez de contourner la représentation nationale, les élus du peuple, par vos 49.3 que vos députés continuent d'applaudir. Soyons donc logiques et votons contre ce budget.
Mais au-delà de la logique et de la cohérence, je vous appelle à revenir à la raison, à écouter les soignants, les fédérations hospitalières, les syndicats, les associations, les patients, les élus locaux, la France entière, quand ils vous disent : ce budget, nous n'en voulons pas. Nous n'en voulons pas car il ne fait rien pour sauver un système au bord du gouffre. Pire, il promet de l'achever. « Quoi qu'il en coûte », qu'importe que cela se fasse au prix d'un énième 49.3, au prix de la souffrance des travailleuses et des travailleurs, au prix des droits les plus fondamentaux.
Plus les besoins de santé augmentent, plus vous resserrez l'étau et contribuez à l'asphyxie budgétaire. Depuis 2010, le nombre de personnes souffrant d'une affection de longue durée (ALD) a augmenté de 34 %. À l'heure où la population vieillit, nos aînés ont besoin d'un système de sécurité sociale et de santé fort pour se voir garantir un niveau de vie digne et préserver leur autonomie. Or, en 2023, les soignantes en Ehpad – celles de ma circonscription étaient en grève la semaine dernière – travaillent dans des conditions qui portent atteinte à la dignité des personnes : une douche tous les quinze jours, pas le temps de discuter avec les résidents, de les rassurer. Elles parlent de travail d'abattage, qui les épuise et les met à mal psychologiquement.
Face à cette situation, le Gouvernement rogne chaque année un peu plus sur les dépenses. Chaque année, au Parlement, c'est la même chose : le Gouvernement prévoit un objectif de dépenses totalement insuffisant, la pénurie devient un mode de fonctionnement et des rallonges, elles-mêmes insuffisantes, sont adoptées. Cette année n'échappe pas à la règle : un Ondam pour 2024 dont l'augmentation est largement inférieure à l'inflation, à la hausse des charges médicales, hôtelières et générales, et qui aggravera donc encore plus l'endettement des hôpitaux. Qui paie le prix de cette asphyxie budgétaire ? Les soignants et les patients.