J'avais déposé un amendement qui allait dans le sens inverse de ceux dont nous discutons, puisqu'il visait à raccourcir la durée de la prolongation. Il me paraît plus pertinent de lancer une étude sur la précarité alimentaire dans la perspective d'une réforme structurelle du ticket-restaurant, telle que l'a évoquée mon collègue Dominique Potier.
La pérennisation du dispositif dérogatoire, c'est la mort du ticket-restaurant. Retrouvons sa vocation première, qui est de cofinancer un repas de qualité à l'heure du déjeuner, de plus en plus courte. Ne revenons pas sur cet outil social, dont le fonctionnement est bon.
J'aimerais rappeler qu'en 2023, la part des tickets-restaurant dépensés dans les restaurants a diminué de 2,5 % et celle des tickets-restaurant dépensés dans les commerces de proximité de 4,5 %, tandis que celle des tickets-restaurant dépensés dans la grande distribution a augmenté de 6,5 %. Je ne savais pas l'opposition si attachée aux intérêts de la grande distribution ! Je viens d'un milieu rural et je peux vous dire que dans ces territoires la prolongation du dispositif provoquerait la mort des petits restaurants et des petits commerces qui permettent aux salariés de se nourrir, surtout lorsqu'ils sont éloignés des grandes surfaces.