Votre politique a des effets et votre constance montre que vous visez des objectifs précis : entretenir la spirale des bas salaires et faire du salaire un élément subsidiaire, dans une logique de financiarisation de la rémunération. Vous hissez la prime désocialisée et défiscalisée au rang de première contrepartie du travail. Vous rapprochez le salarié et l'ubérisé puisque, dans le sillage de l'ubérisation que vous avez toujours soutenue et développée, vous dégradez consciemment le salaire et le statut de salarié. Ce faisant, vous remettez un peu plus en cause le sens du travail et vous attisez le sentiment d'injustice sociale.
En effet, comme le montrent là aussi de nombreuses études, la répartition des primes de participation et d'intéressement – tout comme l'accès à l'épargne salariale – est plus inégalitaire que celle des salaires. Cette inégalité entre salariés vaut également en ce qui concerne les montants versés : vos primes de « partage de la valeur » ne profitent pas en premier lieu aux salaires les plus bas, bien au contraire.
Alors que l'inflation demeure à un niveau très élevé – près de 5 % en 2023 – et que selon la Dares – direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques –, le salaire réel de base recule du fait de cette inflation persistante ; alors que le nombre de travailleurs pauvres ne cesse de s'accroître – 1 million de travailleurs et de travailleuses vivent avec moins de 918 euros par mois,…