Il s'est adressé à la société civile et à la jeunesse africaine, qui, comme lui, n'a pas connu la colonisation. Cet effort pour renouveler nos relations avec le continent africain, je n'ai cessé de le constater depuis 2017 dans les domaines que le Président de la République a cités.
Je salue ainsi le travail effectué avec la société civile par l'intermédiaire de nos postes diplomatiques, ainsi que de très nombreuses associations.
En ce qui concerne les échanges culturels, on ne peut que se féliciter de la richesse des relations entre la France et le continent africain, qu'il s'agisse de la saison Africa 2020, du lancement de la Maison des mondes africains ou de la foisonnante programmation culturelle des instituts français et des alliances françaises. J'ai constaté lors de mes déplacements à l'occasion d'innombrables manifestations, au Cameroun, au Gabon ou en Afrique du Sud, l'importance du dialogue par la culture, de petite ou de grande ampleur. Ces événements ont d'ailleurs souvent lieu sous la bannière de la francophonie, dont l'épicentre se situe, pour reprendre l'expression du Président de la République, « dans le bassin du fleuve Congo, ou quelque part dans la région ». La langue française est une chance pour nos relations avec l'Afrique, notamment dans le domaine économique – nous ne le mesurons pas suffisamment.
Je suis heureuse que la France accueille l'année prochaine le Sommet de la Francophonie. Ce sera une occasion supplémentaire de tirer parti de ce lien linguistique qui nous unit à de nombreux pays africains et qui en séduit beaucoup d'autres. J'espère que nos compatriotes et que mes collègues parlementaires saisiront à cette occasion l'importance de la francophonie comme outil d'échanges et de développement de nos relations avec le continent africain, et au-delà.
Les échanges culturels peuvent souvent être aussi un outil susceptible de résoudre des problèmes mémoriels causant rancœurs et différends. Sous l'impulsion du Président de la République, un mouvement de restitution de biens culturels s'est engagé, désormais étendu à d'autres pays européens. Ce travail mémoriel, cher au Président, nous l'avons aussi vu à l'œuvre, sous un autre format, avec l'Algérie et le rapport Stora, qui aborde courageusement des questions qui dérangent, ou avec le Rwanda.
La richesse de nos relations culturelles dépend aussi de la coopération dans le secteur éducatif. Je félicite vivement les lycées français d'Afrique, qui accueillent nombre d'élèves autochtones. Beaucoup d'entre eux viennent étudier ensuite en France et enrichissent les relations entre notre pays et le leur. Je rappelle que, parmi les contingents d'étudiants étrangers en France, on trouve dans les dix premières places six contingents originaires de pays d'Afrique, qu'il s'agisse du Maghreb ou de l'Afrique subsaharienne. J'en suis fière.
Je tiens à signaler – et c'est l'un des points que nous devrions corriger, nous sommes plusieurs à le dire – que ces étudiants peuvent eux aussi rencontrer des difficultés pour obtenir un visa, ce qui nuit considérablement à l'image de la France et est instrumentalisé par la propagande antifrançaise. Nous devons à tout prix faciliter la procédure de demande de visa, que beaucoup jugent humiliante. De nombreux Français mariés sur place m'interpellent également sur le sujet. Cela nous cause du tort – beaucoup plus qu'on ne l'imagine ici.