Nos armées ont obtenu de nombreuses victoires tactiques, mais le cadre stratégique était défaillant. L'approche strictement militaire n'était pas adaptée à la réalité. Dès 2013, nous avertissions qu'une intervention sans plan de retrait ni projet politique partagé aboutirait à une impasse.
Après l'augmentation de l'influence des groupes armés au Sahel et trois coups d'État que nos services n'ont pas vu venir, beaucoup, ici, conviendront qu'il aurait été préférable de ne pas se contenter d'un unique vote de la représentation nationale en neuf ans.
Initialement accueilli en sauveur – à tort –, notre pays est désormais considéré – tout autant à tort – comme responsable de tous les maux au Sahel. Après une guerre conduite sans débat, nous avons encore dû vivre une retraite sans discussions ni bilan. Le Gouvernement s'abrite derrière une explication facile : l'existence d'une propagande hostile, notamment russe. Voilà une nouvelle manière de prendre les peuples de la région pour des pantins sans conscience propre. Car la vérité est que cette propagande, qui n'est pas nouvelle en soi, n'aurait aucune prise si notre pays n'avait pas été aussi exposé par des choix inconséquents.