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Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2023 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la france et les pays africains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

Vendredi dernier, Sidiki Diabaté, le prince de la kora, a enflammé l'Arena de Paris-Bercy : les réseaux sociaux en ont relayé les images à Bamako, suscitant des milliers de témoignages de fierté devant la capacité de cet artiste malien à remplir une grande salle française.

Autre exemple concret : dans la commune VI de Bamako, l'espace culturel Urgol Café, une initiative privée de l'universitaire Tiefing Sissoko, met à profit les expertises scientifiques, universitaires et professionnelles de la diaspora malienne pour promouvoir l'autonomisation des jeunes, en confrontant les acteurs du monde économique et du monde de l'éducation. L'ambassade de France a aidé à nouer des liens avec France Alumni Mali, le réseau des anciens étudiants maliens en France, que suivent la délégation de l'Union européenne au Mali et l'agence de coopération suisse. Malgré la junte prorusse, c'est un témoignage remarquable des liens qui se tissent encore entre le Mali, la France et l'Europe.

Ainsi, c'est en partant de la réalité des liens franco-africains, de celle des besoins et des attentes de l'Afrique, que l'on peut construire une politique durable. Telle est bien la démarche que les ministres nous ont présentée et qu'il nous revient d'approfondir.

Depuis 2017, à l'initiative du Président de la République, la France a engagé un vaste aggiornamento de sa politique africaine afin de répondre aux attentes de partenariat gagnant-gagnant, nourrissant des liens durables et plus égalitaires. À rebours de certains discours caricaturaux, il faut rappeler que ces orientations, impulsées par le Président de la République, n'ont pas du tout été définies en vase clos. Au contraire, elles ont été débattues, approuvées et coconstruites publiquement, ici même, lorsque nous avons voté des textes permettant la montée en puissance et la réorientation de l'aide publique au développement, la réforme du franc CFA, ou encore le travail conjoint sur le patrimoine africain.

Les ministres viennent de présenter en détail les avancées considérables réalisées ces dernières années ainsi que les enjeux de réorientation de notre coopération militaire et sécuritaire, qui demeure essentielle, en particulier pour appuyer les pays du golfe de Guinée dans la lutte contre les groupes criminels organisés qui tirent profit de la traite des êtres humains, des trafics de stupéfiants ou de la cybercriminalité.

Dans ce domaine, comme ailleurs, on ne construit de partenariat qu'à partir d'un diagnostic des besoins de chacun des partenaires, ceux des Africains comme les nôtres, et on ne le fait qu'avec ceux qui veulent bien de nous. Cela nécessite d'abord de connaître nos partenaires et de dialoguer avec eux, en se gardant de toute appréciation à l'emporte-pièce et en évitant de monter en épingle les difficultés inévitables à des fins politiciennes. Rien n'est plus condescendant que les discours misérabilistes de l'extrême gauche de l'hémicycle qui cherchent à faire des Africains, malgré eux, la nouvelle avant-garde de l'insoumission mondiale : après tout, se disent-ils, pourquoi ne pas recommencer au Sénégal ce qui a si formidablement échoué au Venezuela ? Eh bien, mes chers collègues, le seul néocolonialisme qui s'exporte encore de France, c'est bien ce discours caricatural, pseudo-savant et volontiers conspirationniste ,…

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