Notre voisin comorien est un champion avéré de la corruption. Sa gouvernance est si grave que les institutions les mieux intentionnées n'arrivent pas à fermer les yeux. C'est sans compter la générosité aveugle de l'Agence française de développement, qui s'obstine – notez qu'elle opère à l'étranger, mais aussi en outre-mer, ce qui en dit long sur la vision des ultramarins par l'administration…
Les Comores, ce prétendu partenaire, revendiquent Mayotte depuis 1974 et instrumentalisent les flux migratoires pour asseoir leur projet de colonie de peuplement sur notre île. Le Quai d'Orsay a choisi de mener avec Moroni une politique d'accommodement coupable qui ne marche pas. Churchill disait qu'un conciliateur est quelqu'un qui nourrit un crocodile en espérant qu'il sera le dernier à être mangé. Les Comores font monter les enchères en nouant des liens avec Moscou, Pékin et New Delhi ; Paris cède et Mayotte s'enfonce.
Votre politique, madame la ministre, doit changer radicalement parce qu'elle est visiblement en échec. Depuis le début de mon mandat, je vous alerte sur son inefficacité et vous me répondez que votre ministère travaille pour Mayotte… Regardons donc ce qu'il en est et reprenons votre argumentaire.
Tout d'abord, l'accord de 2019 avec les Comores, dont vous expliquez qu'il permet de faire baisser la pression migratoire et d'augmenter les reconduites à la frontière : selon les chiffres de la préfecture de Mayotte, il y a eu 27 831 reconduites à la frontière en 2019, 13 301 en 2020 – à cause du covid –, 23 724 en 2021 et 25 389 l'an dernier ; il y a donc moins de reconduites à la frontière depuis la signature de l'accord de Moroni !
On peut considérer que votre politique du chiffre n'a fait qu'avaliser le projet de libre circulation cher à vos diplomates et combattu résolument par les Mahorais : les kwassa comoriens entrent à Mayotte comme dans un moulin et le billet retour est payé par les contribuables. C'est un formidable jeu de dupes qui valide le chantage migratoire alors que la population comorienne augmente à Mayotte. Malgré la signature de l'accord de Moroni, le trafic humain et le marché des kwassa prospèrent avec l'aval des Comores, qui s'en sont même vantées en dénonçant l'opération Wuambushu. Les chiffres et les faits sont têtus, madame la ministre. La politique de votre ministère ne produit aucun résultat à Mayotte.
Le deuxième axe de votre défense est la reconnaissance d'une Mayotte française sur la scène internationale. Bizarrement, sur ce point, vous êtes d'accord avec monsieur Lecoq.