Intervention de Michèle Tabarot

Séance en hémicycle du mardi 21 novembre 2023 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la france et les pays africains

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

Tous les autres groupes l'ont soutenue parce qu'ils ont compris que ce travail dressait un état des lieux sincère et objectif sur les causes de notre perte d'influence. Dans ce rapport, nous montrons que les erreurs de la France remontent à bien avant 2017. Il y a eu des comportements mal perçus et des attitudes vexatoires. Nous avons aussi affaibli ce qui fonctionnait bien dans notre relation avec les pays d'Afrique : notre réseau culturel et éducatif, nos coopérations, les moyens de nos ambassades.

Mais ce rapport parle aussi de nos réussites. Bien sûr, il y en a, et nous les saluons sans arrière-pensées, à l'image de l'ouverture vers l'autre Afrique, lusophone et anglophone, qu'il faut poursuivre et amplifier.

Nous pointons également les sujets de tension, comme la réforme des visas, qu'il faut engager rapidement, sans renoncer à la maîtrise des flux et à l'impératif de la lutte contre l'immigration illégale. Nous dénonçons enfin le comportement déloyal de certains de nos concurrents, tels que les Russes, et des juntes dont nous sommes devenus les boucs émissaires.

Vous le voyez, ce n'est pas un document à charge, mais un constat sur une situation difficile. Il contient des recommandations pour réinventer notre relation avec l'Afrique.

Sur ce sujet, le chef de l'État a multiplié les déclarations ces derniers mois : en novembre 2022, à Toulon, quand il a parlé de la revue nationale stratégique (RNS) ; en février 2023, à l'Élysée, dans son discours sur la politique africaine ; en mars 2023, en clôture des états généraux de la diplomatie. À chaque fois, c'est la promesse d'une nouvelle approche, de partenariats renouvelés, d'une diplomatie d'influence enfin assumée et avec des moyens. Mais au-delà des mots, il ne se passe pas grand-chose.

Bien sûr, je sais l'ampleur de la tâche et l'engagement de notre diplomatie et de nos armées, mais que de temps perdu depuis le péché originel du discours de Ouagadougou, qui prétendait tout réinventer et qui, disons-le clairement, a échoué à se concrétiser.

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