Nous traitons d'un organisme aux missions consensuelles : fournir, en dehors de tout marché lucratif, des globules rouges, des plaquettes, du plasma à quiconque en a besoin en cas d'accident grave ou d'hémorragie et aussi pour préparer le sérum nécessaire aux vaccins. En bref, même sans bénéficier d'une transfusion sanguine, nous avons toutes et tous besoin des dons du sang. Quel est alors l'enjeu de notre discussion ?
Pour en avoir une idée plus précise, j'ai visité, vendredi dernier, le site toulousain de l'EFS, et constaté que l'un des problèmes importants est celui des conditions permettant que cette mission consensuelle soit menée à bien. Ce n'est pas pour rien que l'établissement connaît un mouvement de grève illimitée depuis fin juillet, pour les raisons qui viennent d'être évoquées : crise salariale, inflation et niveau des prix de vente, lequel a pour conséquence 19 millions d'euros d'économies imposées, notamment par le biais de 150 suppressions de postes en équivalent temps plein. Les salariés qui restent, oubliés du Ségur de la santé, subissent le gel des grilles salariales depuis quinze ans et ne bénéficient ni de la hausse du point d'indice dans le secteur public ni des avantages du secteur privé. À ces conditions de travail difficiles s'ajoute un manque de perspectives, notamment pour la collecte du plasma, dont on sait qu'il provient pour deux tiers de l'étranger, notamment des États-Unis, où les « donneurs » le vendent pour 40 dollars par visite, ce qui les conduit à faire de fausses déclarations pour en vendre plus souvent et survivre grâce à cela, fournissant aussi un plasma de moindre qualité.
La France a besoin d'une feuille de route et d'une stratégie déterminée en matière de collecte de plasma. Nous avons les savoir-faire nécessaires à la production de médicaments à base de plasma mais le manque de donneurs menace toute la filière. Mon groupe parlementaire sera vigilant. Il soutient les revendications du personnel et s'intéresse de près aux solutions que vous pourriez apporter aux problèmes que j'ai évoqués.