Du côté de la Capeb, nous sommes un peu moins pessimistes et ne parlons pas de récession. Nous avons constaté une croissance de 0,5 % au cours du dernier trimestre et nos prévisions ne vont pas aussi loin que celles de la FFB. Nous attendons les chiffres du prochain trimestre pour disposer d'une meilleure vision de l'évolution, nous prévoyons que la courbe continuera de descendre bien que nous n'anticipions pas un effondrement. Cependant, nous sommes préoccupés concernant la rénovation énergétique et craignons les effets négatifs des nouvelles règles prévues à partir de janvier, notamment dans le cadre des deux piliers de MaPrimeRénov'.
En effet, jusqu'à présent, la rénovation énergétique était principalement axée sur des travaux dispersés et qualifiés de « monogestes ». Désormais, l'objectif est de privilégier une approche de rénovation globale, ce qui n'est pas une tâche facile. De plus, cette rénovation globale devra être encadrée par des « accompagnateurs Rénov' ». L'institution d'une nouvelle aide ou de nouvelles règles entraîne des difficultés par la complexité supplémentaire qu'elle induit. Nous avons d'ailleurs présenté quinze propositions visant à simplifier ces processus.
Nous pensons qu'il est essentiel, au début de l'année prochaine, de rechercher plus de flexibilité et de souplesse dans les deux piliers de MaPrimeRénov', afin d'éviter que ce taux de croissance actuel de 0,5 % ne diminue davantage. Le secteur de la construction neuve est en décroissance, mais la rénovation reste encore relativement stable et la rénovation énergétique porte l'ensemble : si elle venait à décliner, cela pourrait entraîner des difficultés majeures. Compte tenu de l'inertie du secteur du bâtiment évoquée précédemment, mieux vaut éviter de le voir « plonger » en prenant des mesures dès à présent plutôt que de devoir ensuite trouver des solutions pour le redresser.
Nous avons de nombreuses idées à proposer, s'agissant notamment des groupements momentanés d'entreprises. Avec l'aide des parlementaires, nous pourrions écarter la solidarité au sein de ce type de groupements, qui peut parfois représenter un frein. Nous espérons plus de souplesse dès le début d'année prochaine en matière de rénovation énergétique, de manière à éviter le trou d'air redouté et un freinage trop brutal.