Il peut paraître adapté tant qu'il n'est pas comparé aux autres. Les crises doivent être préparées par un dimensionnement. En cas de déraillement d'un train, il faut se demander en combien de temps les victimes pourront être évacuées et secourues. En cas d'inondation catastrophique, il faut des effectifs en grand nombre. En Loire-Atlantique (où les inondations sont fréquentes), 150 volontaires immédiatement disponibles pour prendre un véhicule, bâcher des toits et apporter une réponse sociale, sont remplacés par 10 pompiers postés.
Or, en l'absence de volontaires, il n'y a plus de gestion de crise possible. En Angleterre, où les pompiers sont professionnels, il manque toujours un peu de monde en cas de crise. En Allemagne et en Autriche, au contraire, les effectifs volontaires et les moyens engagés dans ces situations sont toujours impressionnants. Le THW peut construire un pont par jour pendant plusieurs jours, car il est équipé à cette fin.
Il faut également se préparer aux crises, en calculant les moyens locaux mobilisables, privés et publics, par exemple lors d'une crise d'ampleur et de durée moyennes, et en se demandant qui commandera les moyens mobilisés. La dilution des pouvoirs en France constitue un autre mode de fonctionnement surprenant. Lors de l'accident ferroviaire d'Eschede, le chef de corps volontaire des pompiers d'Eschede a pu engager des moyens blindés, afin que les chars puissent tirer les wagons.
Le système français me paraît à bout. J'ai lu un Sdacr qui garantissait la présence de 2 pompiers à 30 minutes pour gérer les incendies : il n'est alors même plus nécessaire de prévoir ces pompiers, car le délai d'un décès en cas d'incendie est de 17 minutes. En comptant les 7 minutes nécessaires à la découverte de l'incendie, il faut donc bien prévoir un délai d'intervention de 10 minutes maximum. En cas de déraillement d'un train, il faut des volontaires nombreux et des moyens lourds pour réaliser les découpes.