Le premier aspect à considérer est celui de la prévention. Il est indéniable que les incendies les plus faciles à gérer sont ceux qui ne se produisent pas. Un vecteur sous-utilisé à cet égard est celui de la jeunesse, en particulier à travers l'éducation nationale. Actuellement, la sécurité civile n'irrigue pas suffisamment celle-ci.
La prévention doit également prendre en compte la structure de notre massif. Les professionnels de la sylviculture ont un rôle actif à jouer, en particulier dans le contexte des parcelles brûlées qui seront replantées. À la suite des deux tempêtes, nous avons observé une modification des pratiques, avec des parcelles plus denses et plus étendues. Nous devons donc nous interroger sur la manière de structurer le massif des Landes de Gascogne à l'avenir.
Je suis par ailleurs inquiet vis-à-vis de la tension et de la sollicitation du modèle de sécurité civile français. D'abord, nos sapeurs-pompiers, qu'ils soient professionnels ou volontaires, sont fatigués par la sollicitation constante et la perte de sens de leur mission. Nous avons réussi à mobiliser 3 000 sapeurs-pompiers en Gironde le 18 juillet, provenant en majorité du département, mais également d'environ 60 autres départements, car nous avons des sapeurs-pompiers volontaires. Cependant, l'effet cumulé de la sursollicitation, des temps d'attente aux urgences et de la fermeture de certains sites d'accueil conduit à une démobilisation de ceux-ci. Sans eux, nous ne parviendrons pourtant pas à couvrir les enjeux qui nous attendent.
Enfin, la question du financement des moyens nécessaires pour faire face à ces risques exceptionnels doit être considérée. Des efforts importants ont déjà été fournis sur les pactes capacitaires et le département de la Gironde n'a pas été oublié, avec une distribution et un soutien résultant d'un partenariat entre les efforts du conseil d'administration et ceux de l'État. Cette aide à l'investissement doit être pérennisée pour préparer l'avenir, en adaptant notre matériel aux nouveaux risques.