Chaque type de risque a sa propre temporalité. En Gironde, nous sommes confrontés au risque d'inondation sur la Garonne, un phénomène beaucoup plus lent avec une montée graduelle des eaux. Nous avons donc davantage de temps pour nous organiser, mais il est important d'embarquer la population dans cette démarche pour réduire la vulnérabilité des territoires face aux risques.
La population doit à la fois être impliquée dans la prévention, afin d'éviter que la crise ne survienne, et dans l'adoption de bons réflexes en cas de crise. Des progrès sont encore à réaliser collectivement, malgré les mesures nationales. Localement, nous avons un rôle important à jouer, notamment avec les maires. Il serait bénéfique de mettre en place davantage d'exercices, car ils contribuent à une meilleure préparation. La culture du risque s'estompe en effet rapidement, surtout lorsque nous ne faisons pas face à des incidents pendant plusieurs années.
Les inondations de 2021 sur la Garonne ont, par exemple, constitué une redécouverte du risque. À la suite de celles-ci, nous avons positionné des repères de crue sur les bâtiments, ce qui participe à l'acculturation des nouveaux habitants. Les plans communaux de sauvegarde peuvent aussi permettre de communiquer sur ces sujets.
En outre, nous réfléchissons actuellement à la prise en compte de la présence de touristes, y compris de touristes étrangers. Au sein de trois départements concernés par le massif des Landes de Gascogne, nous avons un règlement interdépartemental de protection de la forêt contre les incendies qui datait de 2016 et dont la révision a été finalisée à l'été 2023. Les principales dispositions de ce règlement incluent des niveaux de risque codifiés par couleur, avec des prescriptions et des restrictions liées à chaque niveau de risque. Le défi relève maintenant de la communication. Nous avons commencé à élaborer des vignettes faciles à diffuser et nous nous interrogeons sur la meilleure façon de communiquer ces supports en collaboration avec les campings, les acteurs touristiques et les communes. En 2022, nous avons constaté que certaines personnes continuaient de bonne foi à se rendre en forêt sans être conscientes du risque, ce qui souligne la nécessité d'une communication efficace.
Celle-ci joue également un rôle crucial avant même qu'une crise ne survienne, en encourageant les populations locales et les vacanciers à adopter les bons réflexes. Les retours d'expérience que nous avons menés depuis l'été ont réellement contribué à améliorer la situation. L'objectif partagé est de réduire à la fois l'aléa et la probabilité que les risques se concrétisent.