Je tiens également à saluer la très grande qualité des relations entre les acteurs de la crise, en particulier des relations avec les élus. Nous avions tous le sentiment profond de vivre une crise tout à fait exceptionnelle, ce qui justifiait des relations aussi fluides et efficaces que possible. Je crois que cet objectif a été atteint, même si tout est, par définition, perfectible. Nous avons fait de notre mieux pour coordonner nos efforts de manière optimale.
Nous faisons face à deux défis importants, dont le premier était l'ampleur du périmètre géographique. Deux grands feux ont débuté presque simultanément le 12 juillet, à deux heures d'intervalle. Le premier a principalement touché une commune, mais a entraîné des répercussions sur les communes environnantes, situées sur le bassin d'Arcachon, notamment La Teste-de-Buch. Le second incendie a commencé à Landiras et s'est rapidement propagé dès le premier soir vers Guillos, Origne, Louchats, etc. Au plus fort de la crise, 16 communes étaient concernées, soit directement par le feu, soit parce que leur population située en périphérie de la zone d'incendie était évacuée. La coordination entre tous les maires concernés constituait donc un enjeu majeur, en raison de l'ampleur géographique de l'évènement.
Le deuxième défi résidait dans le grand nombre d'acteurs impliqués, avec d'abord le SDIS de la Gironde, qui a été rapidement renforcé par des moyens des départements voisins, puis des moyens régionaux, nationaux et européens, auxquels se sont ajoutées les forces de sécurité civile au sens large. Les gendarmes et la police nationale ont également joué un rôle essentiel, de même que l'armée, qui est venue en renfort, la DFCI, les élus, leurs services et d'autres acteurs. Coordonner tous ceux-ci a constitué un défi considérable, mais nous y sommes parvenus.
La gestion logistique a été particulièrement complexe. Il a fallu organiser la logistique pour, d'une part, accueillir les renforts mobilisés et, d'autre part, prendre en charge les populations évacuées. Il a également fallu accueillir, nourrir et gérer ces populations, ce qui nécessite de mettre en adéquation l'ensemble des besoins et des ressources disponibles, qui étaient parfois trop nombreuses ou pas toujours au bon endroit.
Lorsqu'une telle crise survient, deux pôles d'activation entrent en jeu. Le premier est le centre opérationnel départemental (COD), qui a été activé dès le 12 juillet vers 18 heures ; le second est le poste de commande opérationnel (PCO), qui est situé au plus près de la crise et dont la base a été fournie par le SDIS. La particularité de cette crise réside dans le fait que deux PCO ont été mobilisés. Le premier avait été situé dans la commune de Landiras avant de se déplacer en suivant l'évolution du feu vers les communes de Villandraut et Langon. De plus, un PCO était installé à La Teste-de-Buch.
Quant à l'articulation des actions en cas de crise de cette ampleur, le maire de chaque commune joue le rôle de DOS. Lorsque la crise s'étend sur plusieurs communes et nécessite des moyens supplémentaires, le DOS devient alors l'autorité préfectorale, qui coordonne les actions nécessaires. L'articulation de la gestion de cette crise impliquait un DOS principal, en l'occurrence la préfète de la Gironde, et deux DOS de site, c'est-à-dire les deux sous-préfets, chacun sur leur site. Un commandement était enfin assuré par le SDIS. Les maires ont été très directement concernés et les décisions importantes, telles que l'évacuation des communes, ont toujours été prises en concertation avec ceux-ci, car il leur revenait de les mettre à exécution avec le soutien des gendarmes et d'autres acteurs.
La mise à jour des plans communaux de sauvegarde représente un enjeu très important. Beaucoup de communes sont devenues conscientes de cette nécessité, en particulier celles qui ont été directement touchées par la crise ou celles qui sont exposées à des risques particuliers. De plus, il est indispensable de se doter de plans intercommunaux de sauvegarde, articulés avec les PCS. L'autorité de police sur chaque commune reste le maire, mais le président de l'intercommunalité peut jouer un rôle essentiel, notamment en matière de soutien logistique.
En conclusion, les relations ont été les plus constructives possible et la communication a toujours été privilégiée. Nous pouvons saluer l'ensemble des maires, qui ont été présents sur le terrain jour et nuit. Le président du conseil départemental et d'autres acteurs ont également consacré beaucoup de temps.