Les récifs coralliens sont de véritables oasis de vie, qui abritent plus de 25 % de la biodiversité marine mondiale. Vous annoncez vouloir les protéger intégralement d'ici 2025 : nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais dans le même temps, est en construction à Tahiti, en plein récif corallien, une tour pour les juges de l'épreuve de surf des Jeux olympiques de 2024 : d'une hauteur de 14 mètres, elle se composerait de douze plots en béton plantés dans le platier corallien, de dizaines de micro-pieux enfoncés à 2 mètres de profondeur, pour un bâtiment en aluminium relié à la terre par une canalisation en fonte de 800 mètres. Aucune étude d'impact n'a été réalisée, puisque cela n'avait pas de caractère obligatoire. Seule une notice d'impact est disponible, sans inventaire de la faune ni de la flore. Les travaux ont été interrompus grâce à la mobilisation des habitants et un autre site est envisagé. Le Gouvernement est-il prêt à s'engager à ce que l'épreuve de surf des Jeux olympiques 2024 soit déplacée ? D'après le Fonds mondial pour la nature (WWF), un quart des récifs coralliens a déjà subi des dégâts irréversibles du fait des activités humaines. Et si, pour protéger les coraux, on commençait par ne pas les détruire ?